14 octobre 2024, Le Monde Patrick Labesse
26 janvier 2023, Bram Fm
Portrait de Matthieu Metzger
RHIZOTTOME : Sax sopranino et accordéon c’est la formule du duo Matthieu Metzger – Armelle Dousset qui plonge ses racines dans la musique traditionnelle et baroqueuse. Comment ça pousse?
Du Bleu en Hiver : Portraits
Chronique de Malherbologie par Franpi Barriaux
DISQUE ÉLU Citizen’Jazz, 20 décembre 2020
Entretien avec Citizen’Jazz : Rhizottome, les jardiniers du monde, décembre 2020
Chronique sur Malherbologie dans Jazz Magazine, novembre 2020 :
« Rhizottome. Malherbologie
Nouveauté. Repéré au sein du Grand Ensemble de Marc Ducret et de l’ONJ de Daniel Yvinec, Matthieu Metzger (ss) s’associe à Armelle Dousset qui joue de l’accordéon diatonique à la française. Les rythmes, mélodies et harmonies de nos terroirs qui viennent naturellement sur cet instrument font l’objet de métissages et d’inventions auxquels Metzger prête un sopranino tantôt chambriste, tantôt post coltranien, et parfois une talkbox. Plus sur deux titres, la vielle à roue de Thierry Nouat. Le tout admirablement arrangé. Franck Bergerot. »
Quotidien La Voix du Nord, novembre 2020
playlisté dans l’émission Quand le Jazz est là – Radio Krimi, octobre 2020
Sur le blog Le Grigri, « L’accordéon prend le pouvoir », octobre 2020
Emission Declectic’Jaz, Matthieu Metzger interviewé, à propos de Malherbologie, 8 octobre 2020
Coup de cœur du Grigri – chronique du morceau « Jean qui rit »
Turun sanomat (Les nouvelles de Turku)
// Concert du 20 mars 2017, Turun seudun musiikkiopisto (Finlande)
par Matti Komulainen, 22/03/2017
Ici traduit :
« A travers leur approche singulière de l’accordéon et du saxophone sopranino, Armelle Dousset et Matthieu Metzger ont donné à entendre un duo des plus fougueux, pour ce concert d’ouverture de la saison 2017 du conservatoire régional de Turku. L’étape de Turku constituait le point d’orgue d’une tournée de trois semaines, ce qui s’est traduit par un concert d’une très belle intensité.
La concentration sans faille des deux protagonistes s’est déclinée dans un jeu d’une précision intuitive et d’une impressionnante rigueur, qui conjugué avec le flot expressif de leurs improvisations inspirées, a régalé les auditeurs de bout en bout. Le duo a été précédé par une réputation d’excellence des plus méritées, et une bonne cinquantaine de personnes enthousiastes sont venues l’écouter, fréquentation des plus honorables pour un lundi soir.
La musicalité du duo et sa capacité à créer la surprise s’est avérée des plus prégnantes dans les pièces Awawan 78 / Cavale-Cabane / Chapeau. (…). En particulier, l’intensité de Spasuttle (morceau d’Abnoba) rappelait les pièces balkaniques des orchestres de Goran Bregovic.
En conclusion, Rhizottome est parvenu à embarquer ses auditeurs dans des climats changeants et contrastés avec une originalité des plus convaincantes. Bravo ! »
***
Karjalainen (quotidien de Carélie)
// Concert du 15 mars 2017, Théâtre Pakkahuone, Joensuu (Finlande)
par Jyri Ojala, 17/03/2017
Ici traduit :
« Etait-ce l’intitulé musique traditionnelle et jazz qui fit déplacer les spectateurs ? Le public de Joensuu a répondu à l’appel du duo français Rhizottome en remplissant le théâtre Pakkahuone. Rarement avons-nous vu cette salle aussi bondée. Excellent ! L’affiche était des plus alléchantes et le bouche-à-oreille a sûrement contribué à ce succès. Un mois auparavant, Matthieu Metzger avait donné un concert en solo dans cette même salle, devant un public subjugué par le jeu du saxophoniste. (…) Rhizottome propose un séduisant mélange de genres, incluant également quelques emprunts plus ou moins directs aux musiques du mondes. Le duo excelle dans le brouillage ludique des pistes de l’authenticité, avec toujours en réserve une manne d’imagination. »
***
// Concert du 28 février 2017, Salo Museum, Finlande
***
Nouvelle République
// Concert de NIWASHI NO YUME du 12 janvier 2017, TAP – Théâtre Auditorium de Poitiers
10/01/2017, par Laurent Favreuille
Depuis vendredi dernier, les trois musiciens et le plasticien répètent dans l’auditorium du TAP. – (Photo Théâtre & Auditorium de Poitiers)
Jeudi soir, sur la scène du Tap, les musiciens poitevins du duo Rhizottome créeront le spectacle “ Niwashi No Yume ” avec deux artistes japonais.
Depuis vendredi, l’auditorium du Tap est baigné d’étranges lumières et résonne de sonorités inhabituelles.
Sous les doigts de Reiko Imanishi, un koto égrène ses notes cristallines, tandis que l’accordéon d’Armelle Dousset et le saxophone sopranino de Matthieu Metzger dialoguent de part et d’autre de cette longue cithare japonaise.En fond de scène, les lames de bois servent d’écran aux projections colorées d’ Akito Sengoku.
Bienvenue dans le « rêve du jardinier » ( « Niwashi no yume », en version originale), la nouvelle création nippo-poitevine du duo Rhizottome.
Quatre mois à Kyoto
« Avec Matthieu, nous avions déjà fait deux tournées autoproduites au Japon, en 2013 et 2014, explique Armelle Dousset. En étant lauréats de la Villa Kujoyama (ndlr : l’équivalent japonais de la Villa Médicis, à Rome), on avait la possibilité d‘y retourner dans des conditions un peu plus confortables, avec une totale liberté, sans objectif de production. »
Durant quatre mois, à l’automne 2015, les deux musiciens poitevins ont donc pu rencontrer une foule d’artistes japonais en multipliant les sessions musicales à Kyoto et alentours. « Avec Reiko, nous avons eu un suivi régulier, tout au long de la résidence, précise l’accordéoniste. Quant à Akito, nous l’avions rencontré lors des tournées précédentes : avec ses rétroprojecteurs, il fait du time painting dans de nombreux clubs et festivals japonais. »
Ainsi est né ce projet de « concert visuel franco-japonais », dont on pourra découvrir la poétique beauté, jeudi soir, au Théâtre & Auditorium de Poitiers : un mélange de musiques traditionnelles japonaise et française, assaisonné d’improvisations et de passages chantés, le tout baigné par les images oniriques créées en direct à l’aide d’encres de couleur.
« Rhizottome, c’est le jardinier qui coupe les racines, rappelle Armelle Dousset. Notre duo s’inspire des musiques traditionnelles d’Europe de l’Ouest, mais on coupe ces racines pour s’en libérer et les replanter ailleurs. On fait des boutures. Notre séjour au Japon était donc une extension logique du projet originel. »
Cerise (japonaise) sur le broyé (du Poitou), le double album issu de cette résidence à Kyoto sortira ce jeudi 12 janvier, le jour même du concert au Tap. Et une tournée française s’ensuivra, jusqu’à la fin du mois, via Orléans, Paris et Lyon.
***
Passage radio – KBS world radio (Corée du Sud)
// Autour du Concert du 30 août 2016 au Festival de musique coréenne de Bukchon, Séoul
Passage radio – France Inter
// Elsa Boublil – Vous avez dit classique ? – 18 mars 2016
Coup de cœur du camarade Vincent Courtois
Passage radio – Radio3 (Italie)
// Kyoto – File Urbani del 24/01/2016
« Continua il viaggio di File Urbani a Kyoto con Leonardo Martinelli: città giapponese, da sempre fonte di ispirazione per gli stranieri. Michael Franks ha raccontato un Natale nell’antica capitale imperiale nipponica (“Christmas in Kyoto”). Il duo francese Rhizottome rincorre con passione sfuggenti sonorità giapponesi. A Kyoto, tanti anni fa, capitò anche un certo Fosco Maraini (il padre di Dacia), uno dei più grandi esperti italiani di Giappone e soprattutto il nostro (spesso dimenticato) Bruce Chatwin, viaggiatore curioso e infaticabile. »
***
Journal de Kyôto
// Concert du 18 novembre 2015, Shiga, Biwako Hall
***
Midi Libre
// Concert du 13 mars 2015, Pujaut
Un répertoire créatif qui a séduit l’auditoire
De nombreux amateurs de musique ont apprécié le spectacle « Rhizottome présenté par un duo exceptionnel : Armelle Dousset avec son accordéon chromatique bi-sonore et Matthieu Metzger avec son saxophone sopranino et sa talk-box (instrument qui simule une voix de robot). Deux artistes attirés par les aspects poétiques de la musique qui présentent un spectacle original dont le nom « rhizottome » a été choisi par pure sonorité et qui se sont donnés à fond pendant 1h30 pour le plus grand plaisir des spectateurs.
Leurs créations, inspirées de musiques traditionnelles diverses permettent à ces deux musiciens d’inventer un univers original et d’inviter le public à danser sur des airs de tous les continents. Armelle, danseuse musicienne a largement mais vainement sollicité le public ! Matthieu, saxophoniste aux facettes multiples dépasse les pratiques usuelles de son instrument, instigateur des genres, il s’aventure dans des musiques audacieuses et improvisées qu’accompagne parfaitement Armelle. Fin autodidacte, il crée même ses instruments d’accompagnement !
***
Alain Gauthier, Culture Jazz
// Concert du 11 février 2015, Galerie Downtown, Paris //
Rhizottome « Downtown »
Ça sent le printemps…
La discrète rue Visconti s’étire de tout son long entre la rue de Seine et la rue Bonaparte, planquée à deux pas de Saint-Germain des Prés (Boris Vian still alive !! ). Derrière de hauts murs, au fond d’une cour intérieure, Downtown Studio, galerie dédiée à la photographie, surmontée d’un clone de la pyramide de Pei, lumineuse, vaste, mêlant bois, pierre et verre : un bonheur de confort esthétique et un espace épatant qui accueille depuis quelques années, les plus grands solistes de la scène jazz européenne : Humair, Chevillon, Sclavis, JC Richard, Huby…. Pfff, rien que du classieux qui ne risque pas de trahir l’esprit du jazz.
Ce soir, le duo Rhizottome formé d’Armelle DOUSSET à l’accordéon diatonique et de Matthieu METZGER au sax sopranino.
So what ?
Comme un bal folk immobile qui rassemble musiques et danses traditionnelles, ces danses qui remplaçaient avantageusement face-de-bouc et mitik quant au lien social : mazurka, bourrée, valse, scottish… pourquoi pas le jabadao, le plin, la ronde, le branle ou la gavotte…. et qui invitent à un cinéma intime : il y aurait un grand grand salon, ses portes entrouvertes sur un jardin de curé, un quadrille arrondi s’enroule et se déroule, un souffle d’air, les voilages ondulent mollement, des écharpes et des châles aussi, de légères glissades spiralées, le plaisir de la danse à deux, trois et plus si affinités.
Puis une cour de ferme où les danseurs, non contents de taper du pied pour damer le sol, gardent la tête haute et le souffle mesuré ( la tuberculose moi ? Jamais !! ) devant les pères et mères soupçonneux (lequel ne s’essouffle pas et fera l’affaire pour notre chère fille ?), et pourquoi pas une soirée paisible, adossés au mur, face à la nature qui s’ensommeille…
Chaque morceau comme la bande-son d’un court-métrage où Metzger et son sopranino convoquent bombarde, hautbois, cabrette, vielle tandis que Dousset perpétue le fil intemporel des musiques populaires de la planète : folkeux, baroqueux, festnozeux, gigoteux, tous sont conviés.
Pour un hommage à Schubert qui n’en demandait pas tant, Metzger dégaine un instrument de sa fabrication, sans doute inspiré du gaffophone de Gaston Lagaffe, d’une taille nomade (pas sûr que Schubert ait digéré sa truite et échappé aux arêtes), prend un solo en respiration circulaire, ostinati obstinés et tout et tout. Evan Parker apprécierait.Dousset, partenaire millimétrée, se fait ambianceuse, imprime un groove qui invite au rebond, au jaillissement, danser elle connaît.
Ils nous emportent dans le plaisir d’un concert de savante musique populaire et de musique savante et populaire.
Quand est-ce qu’on recommence en dansant ?
***
Philippe Méziat, Jazz magazine
// Concerts au Festival d’Avignon 2014, AJMI Têtes de jazz //
« Rhizottome, Renaud Garcia-Fons solo, et autres têtes de pont ! »
Découverts, et avec quel enthousiasme, à Tulle il y a quelques années, Armelle Dousset et Matthieu Metzger poursuivent leur travail en duo sous le nom de Rhizottome (« le coupeur de racines »). J’aime bien cette idée de jouer avec le mot « racine » pour en envoyer « promener » le sens commun et un peu lourd (après tout, on peut préférer les branches, les fleurs, les fruits, et laisser les racines se débrouiller avec les silences de la profondeur) au profit d’une invention leste et légère, qui n’oublie rien de « là d’où elle vient », mais s’en fait le maître plutôt que d’en être le jouet. Armelle – qui ferait danser un balourd de mon genre tellement elle invite au mouvement – et Matthieu – qui a bricolé une sorte de vocodeur à tuyau, bouts de clarinette et clé anglaise – sont passés maîtres dans l’art de dévoyer Rameau, ou de convoyer valses et bourrées. On passe une heure avec eux sans se rendre compte de rien, sinon du plaisir qu’ils vous apportent.
***
Thierry Giard, Culture Jazz
// Concert du 8 juin 2014, Festival Chinon en Jazz (Le Petit Faucheux) //
Je n’ai pas pu assister à leur concert dans un château du bocage coutançais en mai (Jazz sous les Pommiers) mais j’ai pu découvrir ce duo dans le cadre magique d’un petit jardin potager sur une île à Chinon le 8 juin (Chinon en Jazz 2014). Un décor miniature pour deux lutins-musiciens magiciens, Armelle Dousset et Matthieu Metzger qui plus d’une heure durant nous racontent des histoires de musiques hors du temps et de danses paysannes parfois savantes. L’éloge de la simplicité par deux musiciens formidables de sincérité et très complices. Le disque est à la hauteur de leurs concerts pleins de vie… Et tant mieux si ce n’est pas « vraiment du jazz » !
***
Rhizottome sur France Musique
// Festival Jazz sous les Pommiers 2014, Coutances //
passage dans l’émission « Open Jazz » d’Alex Dutilh
Patrice Hennequin, le JDC
// Concert du 15 mai 2014, Musée du Septennat, Château-Chinon //
C’est un envoûtement collectif que Rhizottome a proposé, jeudi dernier, dans la salle asiatique du Musée du Septennat.
Savourant assurément leur présence sur scène, les deux musiciens qui composent le groupe Rhizottome ont conquis le public du Musée du Septennat, faisant preuve d’une complémentarité complice et d’une volonté de repousser les limites d’une musique qui semble ne pas en avoir : un grand moment musical, offert dans le cadre de la 10e Nuit européenne des Musées, par D’Jazz Nevers, en partenariat avec le Conseil général de la Nièvre et la municipalité de Château-Chinon.
Montrant une complicité affichée et faisant corps avec la musique et leur instrument, Armelle Dousset (accordéon chromatique bisonore) et Matthieu Metzger (saxophone sopranino) ont emmené les nombreux spectateurs explorer les territoires des musiques traditionnelles et ceux des musiques improvisées. Chaque musicien a épousé sans restriction aucune le jeu de l’autre. Ensemble ou à tour de rôle, chacun s’est exprimé, personne ne s’est volé la vedette.
Sonorités parfois inhabituelles
Dans leur périple musical, les deux musiciens n’ont jamais oublié le public, lui faisant goûter des sonorités parfois inhabituelles, mais toujours savoureuses. Le public, enthousiaste, a nettement apprécié, se fondant à son tour dans l’alchimie. Conscient de vivre un moment intense, l’auditoire a manifesté son enchantement par de sincères et généreux applaudissements. Généreusement le duo a répondu au rappel du public.
Pascal Derath, Jazz Rhône-Alpes
// Concert du 15 septembre 2012, Le Périscope, Lyon //
La programmation « jazz » est courte cette année au Périscope alors il ne faut pas en louper une miette. Ce « Rhizottome » ne me disait rien mais j’y suis allé en confiance.
Scène minimaliste deux chaises en velours rouge, un accordéon diatonique. Une poignée de personnes en guise de public. Ça sent la soirée intimiste.
Les musiciens s’installent, Armelle Dousset à l’accordéon et Matthieu Metzger au trop rare saxophone sopranino. Le concert débute sur ce qui doit être une « bourrée à trois temps », surprenant en ce lieu. D’entrée de jeu on est surpris par la complémentarité des timbres. Le sopranino s’accorde à merveille avec cet accordéon, les deux musiciens s’accordent aussi à merveille. Tout au long du concert on va assister à un échange riche et harmonieux, à des discours, à des convolages qui nous emmènent assez loin. Ils explorent un répertoire de musiques populaires, du folk, du « néo-trad » comme on dit maintenant. Musique enrichie par les improvisations (on ne sait pas où elles débutent, où elles s’achèvent), musique très libre à base de valses, mazurkas voire même une adaptation de l’air d’Anténor du Dardanus de Rameau (mais où sont-ils allés chercher tout ça ?)
Ce n’est pas du folk à danser, « Difficile de taper du pied » me disait mon voisin, et pourtant un couple dans le public le fait avec classe et élégance.
A la reprise, après quelques « scottish waltz » (qui n’ont rien d’écossais), Matthieu nous propose un morceau stupéfiant en solo, en souffle continu où la richesse et l’intensité masquent les difficultés du jeu.
Les deux repartent ensemble avec une précision et un placement surprenant, on dirait deux pièces de puzzle emboitées.
Ce n’est pas tout à fait du folklore, ni du classique, non plus du jazz mais cela en est dans l’esprit ; en tous cas un joli mélange joué par des musiciens talentueux en parfaite symbiose.
Cette première soirée « jazz » du Périscope a été en fait une délicieuse surprise.
Philippe Méziat, Jazz magazine blog
// Concert du 28 janvier 2012, Festival Du bleu en hiver, Tulle //
Matthieu Metzger (sopranino) et Armelle Dousset (accordéon) ont joué une série de pièces à la fois inspirées de la tradition et réinventées par la grâce de leur écriture. Cette suite de danses (valses, cercles, scottish, mazurka et autres bourrées) est non seulement de toute beauté, mais elle touche souvent au sublime de la musique pure, par exemple dans cette lente et poignante mazurka d’hiver qui a laissé le public en suspens. Une belle découverte.
Franpi Barriaux, CitizenJazz
// Chronique du disque publiée le 29 octobre 2012 //
Label / Distribution : NoMadMusic
Explorant les coteaux escarpés qui relient les territoires des musiques traditionnelles et ceux des musiques improvisées, Rhizottome fait partie des belles rencontres que ces vagabondages savent offrir. Entre le saxophone sopranino de Matthieu Metzger et l’accordéon d’Armelle Dousset, il ne faut pas plus d’une mesure pour comprendre que tout fonctionne. Dès « Passe ton bac d’abord », qui ouvre ce second album autoproduit, on découvre en effet une musique rêveuse et légère qui s’impose immédiatement dans un délice de timbres joyeusement enlacés.
Le choix du sopranino pour cette danse perpétuelle avec l’accordéon pourrait surprendre ; pourtant, il apparaît comme une évidence. Matthieu Metzger fait des miracles, notamment sur le « Monstre affreux » de Rameau où son jeu cousu de raffinements permet toutes les audaces, jusqu’à se parer de couleurs baroques. Jamais cette musique ne tombe dans la virtuosité inutile. C’est la simplicité des mélodies qui garantit la souplesse de l’improvisation. Les timbres des deux instruments s’harmonisent à merveille, se caressent et se complètent.
Il serait réducteur de limiter l’apport de l’accordéoniste à la simple basse où à l’accompagnement ; elle est au contraire la base du duo et son principal moteur, celle qui définit les atmosphères et la place de chacun.
Dans un morceau comme « Pirate », Armelle Dousset, qui est aussi danseuse, dessine un relief formidable, à l’origine du charme de Rhizottome. Son jeu charnel et tout en mouvements se joue des mélodies, tournoie autour de son thème et offre à Metzger un écrin idéal. Ce dernier, quant à lui, montre une nouvelle facette de son jeu – passionnante. On le connaissait amateur de Métal, compagnon de route de Marc Ducret dans Le Sens de la Marche et Tower Vol. 1}, et on l’a remarqué au sein de l’ONJ de Daniel Yvinec. Sa prestation dans Rhizottome confirme une élégance alliée à une aisance déconcertante. Chaque prise de parole du sopranino ajoute une dimension chambriste au duo.
Délaissant l’imagerie balisée des folklores imaginaires au profit de divagations poétiques empruntées à telle ou telle tradition, le duo tricote la carte d’un territoire épuré et en perpétuel défrichage. Son terrain de jeu s’étend du nord de l’Italie (le chaleureux « Notte ») jusqu’au centre de la France (« Béranger »), et s’offre des frontières aussi poreuses que mouvementées où viennent s’immiscer quelques hectomètres venus d’Asie (« Voltaire/Fushin »). Dans ces contrées, les échanges entre saxophone et accordéon sont parfois tempétueux, mais jamais antagonistes. Sur le magnifique « Hyakunen no kodoku », tous deux vont jusqu’à entrer en symbiose et parler d’une même voix étrange, entêtante, comme l’alcool d’orge japonais qui porte ce nom. Les deux « t » de Rhizottome [1] ne font pas oublier son étymologie : en bons coupeurs de racines, Metzger et Dousset brassent toutes sortes d’essences pour créer une musique libre et déterritorialisée. On ne se lasse pas des arômes enivrants de ces bouquets composés.
[1] Le rhizotome est le nom ancien de l’herboriste, littéralement « le coupeur de racine ».